Guide de voyage
Tin-Mal

La piste, en mauvais état, descend en contrebas jusque dans le lit de l'oued Agoundiss. Attention ! Le pont qui enjambe l'oued a été emporté par les crues. Un sentier grimpe ensuite jusqu'au hameau de Tin-Mal qui est désormais praticable en voiture en saison sèche. Quelques vestiges de remparts rappellent que la ville était autrefois fortifiée. Quant à la mosquée, c'est l'une des seules du Maroc ouvertes aux non-musulmans. Elle est composée de neuf nefs de cinq travées et de deux nefs à trois travées, ces dernières sont aménagées latéralement le long de la cour centrale. Le minaret a inspiré celui de la Koutoubia, à Marrakech, érigée, elle aussi, par Abd el-Moumen. La kasbah de Tin-Mal n'est pas la plus belle, mais elle mérite le détour. C'est ici que s'est développée, voilà 800 ans, la dynastie almohade qui, depuis Marrakech, va régner sur tout le Maroc. Tin-Mal est toujours vénérée comme le foyer spirituel de la région. Construit en pierre et en bois, l'édifice, rénové grâce au concours de l'Unesco, fait l'objet de bien curieuses légendes. On prétend que c'est ici, sur le lieu même où Ibn Toumert a été déclaré père fondateur du mouvement almohade, que sont cachés les somptueux trésors dont les sultans ont dépouillé Marrakech. Quoi qu'il en soit, lors de leur prise de Tin-Mal, au XIII^e siècle, les Mérinides pillent la ville et profanent les tombeaux des sultans de la dynastie almohade. Simple vengeance ou espoir secret de découvrir le butin ?