Place Jemaâ-el-Fna et les Palais
Concentrant de multiples attraits, cette zone regroupe le sud de la médina et le quartier de Bab Aylen situé plus à l’est. La plupart des vestiges des dynasties qui contribuèrent au prestige de Marrakech (et à sa décadence) se retrouvent ici. Bab Aylen est, quant à lui, l’un des premiers quartiers historiques de la médina. Laissez-vous porter à travers ses ruelles authentiques pour y découvrir le quotidien de ses habitants. La place Jemaâ-el-Fna, unique en son genre, est en outre le point d’entrée stratégique de la médina. On n’hésitera pas à s’y perdre, d’autant que « la place » n’est jamais bien loin et qu’une âme charitable vous remet toujours dans le droit chemin. L’avenue Mohamed V est la principale artère reliant la ville nouvelle à la vieille ville. Impossible de ne pas l’emprunter, car elle arrive au pied de la Koutoubia qui, du haut de ses 77 m, sert de point de repère. Au sud-est de la place, se trouve la ravissante Bahia, Dar Si Said, le Mellah et les ruelles animées de Riad Ez-Zitoun. Plus au centre, c’est la Kasbah avec le palais el Badi surnommé « l’Incomparable », le Palais Royal, Bag Agnou et les Tombeaux Saadiens.
Les souks
Autre quartier phare de Marrakech, le pittoresque souk de la médina nous transporte dans un monde où les traditions et l’habitat ancien constitué de riads et de fondouks (anciens caravansérails) sont préservés au milieu du tumulte des mobylettes et des ânes, d’une activité commerciale, artisanale et sociale qui bat son plein. Cuirs, bois, tissus, tôle et autres matériaux y sont modelés, ciselés, assemblés et teints par des mains expertes, devant vous. On pourrait passer des heures, voire des jours, à musarder entre les échoppes, négocier, comparer les produits, revenir sur ses pas pour s’assurer de la bonne affaire. On passera aussi beaucoup de temps à profiter de cette atmosphère toute particulière, observer les artisans à l’œuvre ou chercher un jardin secret ou un spa derrière une porte dérobée. La médina est un labyrinthe, véritable promenade vivante, et il faut vivre ici pour ne pas s’y perdre. Sachez que de petits panneaux en hauteur bien pratiques indiquent les principales directions. Vous pouvez aussi vous repérer à l’aide d’un plan en localisant les portes d’accès appelées bab, qui ponctuent les remparts. En plein cœur de Mouassine, des adresses incroyables vous attendent pour déjeuner, dîner ou juste faire une pause. C’est la zone bobo de la médina, avec ses boutiques de créateurs et ses nouveaux concept-stores.
Bab Doukkala
Dans ce quartier, nous mettons en réalité toute la portion de la médina qui se situe au nord d’une ligne imaginaire partant de Jemaâ-el-Fna, à l’exception des souks. On entre ici dans une zone très populaire, un enchevêtrement de rues étroites et de derbs encombrés qui n’a pas la netteté ni l’esprit inventif des autres quartiers et ressemble davantage aux autres médinas du pays. On y voit des poulets vivants prêts à finir en tajine, des vendeurs de pyjamas en pilou dont raffolent les Marocaines, des seaux en plastique, des pyramides d’olives, en somme les acteurs du quotidien. Si certaines rues ont bénéficié d’un ravalement de façade, le tout reste en moins bon état qu’aux alentours de la place. On y croise surtout la vie qui palpite : des gamins en route pour l’école, un match de foot improvisé là où un riad a été sciemment détruit pour être mieux reconstruit, ou encore des femmes qui ramènent le pain encore fumant du four public.
Si de prime abord, cela peut déconcerter le voyageur, les étrangers y sont moins sollicités que dans les autres secteurs plus historiques. Aussi pourquoi ne pas vous y rendre, pour découvrir un autre visage du pays, plus représentatif de la réalité quotidienne, un peu hors des sentiers battus…
Ville nouvelle, le Guéliz
Impossible de connaître Marrakech sans avoir arpenté la ville nouvelle. Les touristes lui préfèrent la médina, dans une démarche de dépaysement. Mais il faut comprendre que les habitants ne fréquentent pas vraiment la médina, ou alors de façon ponctuelle. Pour le visiteur, c’est le cœur historique, l’endroit attrayant ; pour l’autochtone, c’est le quartier populaire, traditionnel qui toutefois évolue vers une revalorisation avec ses adresses branchées. Ne pas s’intéresser à Guéliz, c’est passer à côté d’une autre page de l’histoire plus récente. Elle participe à l’identité de Marrakech et l’on y trouve galeries d’art, shopping centers, jardins et parcs. Sans oublier le temps d’une soirée, de s’essayer à la vie nocturne en allant danser dans un club, voir un spectacle ou s’ouvrir à de nouveaux horizons gastronomiques.
Créé dès 1913 par les Français durant le protectorat, le Guéliz s’étend à l’ouest et au nord de la médina, jusqu’au pied du djebel Guéliz, colline qui a donné le nom au quartier. C’est là qu’on extrayait le grès schisteux qui servit à l’édification des principaux monuments. Aujourd’hui, Guéliz demeure encore résidentiel avec ses larges avenues, ses appartements tout confort et ses villas cossues comme à Assif. Situé au sud, juste avant les jardins de la Ménara, l’Hivernage, pensé d’emblée comme zone de villégiature, regroupe les principaux hôtels de luxe. Dans le quartier Majorelle, trône le merveilleux jardin où s’entrechoquent les couleurs insolentes chères à Jacques Majorelle, arrivé ici en 1922 pour se soigner au soleil. Le coloriste acquiert alors un bout de terrain sur le lieu-dit Bou Safsaf et plante son atelier au milieu des pistachiers tout en se passionnant pour la botanique. Même si le quartier a gardé son nom en héritage, c’est un autre artiste, Yves Saint Laurent, qui a pris le relais dans la symphonie visuelle.
Palmeraie
La Palmeraie se trouve à quelques kilomètres du centre. Bien moins luxuriante qu’autrefois, cette zone de plusieurs milliers d’hectares accueille de nos jours une majorité de villas, maisons d’hôtes de luxe, bars branchés et golfs jaillissant de terre comme des champignons. Le décalage entre la faible densité humaine de ces complexes et le fourmillement du centre peut surprendre, mais la Palmeraie fournit un cadre idéal pour se mettre au vert tout en restant proche de la ville. Rien de tel qu’une balade en calèche pour découvrir les étendues de palmiers dattiers et les villages agricoles.