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La mer : des îles au littoral

Ouverte sur la Manche, la mer borde quatre des cinq départements normands. A l’Ouest, les îles anglo-normandes témoignent du lien spécial qui unit la Normandie à l’Angleterre. Jersey, Guernesey, Sercq, Hem et Aurigny en sont les principales. Des paysages abruptes et variés les caractérisent. D’autant que le climat océanique modérée sied à la nature qui s’épanouit largement sur ces petits bouts de terre entourés d’eau. A leurs côtés, de nombreux ilots se dévoilent à marée basse.

Plus grande des îles anglo-normandes, il règne à Jersey une ambiance tellement « british ». Plages, campagne vallonée, charmants petits villages, elle vous séduira aussi par ses multiples variétés de plantes. Ce n’est pas un hasard si on la surnomme « l’ile aux fleurs ». Sa petite sœur, Guernesey, est plus sauvage. Et offre de superbes points de vue entre dunes, criques et sentiers… Un calme ressourçant règne dans cet ilot de terre qui compte un riche patrimoine historique. Aurigny, Sercq et Hem méritent aussi le détour. Sauf pour la première, vous devrez arpenter les deux autres à pieds ou à vélo pour découvrir la beauté de la nature qui a conservé son caractère sauvage et préservé. Toutes offrent d’inoubliables couchers de soleil.

Beaucoup plus proches du littoral, les îles normandes sont plus connues que leurs cousines anglo-normandes. Il suffit simplement de citer le Mont-Saint-Michel : dans la baie du même nom, à deux pas de la Bretagne, cette île est l’une des plus visitées au monde. Plus loin, vers Granville, l’archipel de Chausey et ses trente habitants est unique en son genre. Regroupant 365 ilots qui se dévoilent lorsque la mer descend, Chausey compte de très belles plages qui ont conservé leur caractère sauvage. La faune et la flore profitent allégrement de cet écrin préservé. Au nord -Est du Cotentin, ne manquez pas l’île de Tatihou qui est accessible à pied lors de certaines marées.

Le littoral normand se caractérise par sa diversité. En Seine-Maritime, les côtes d’Albâtre et les falaises de granit et de silex du pays de Caux abritent notamment le port de Fécamp. Dans le Calvados, rendez-vous sur la côte fleurie et la côte de Nacre pour profiter des magnifiques stations balnéaires. Trouville, Deauville, Cabourg, Courseulles-sur-Mer, Houlgate n’en sont qu’un petit échantillon : vous avez l’embarras du choix et des paysages ! La Manche n’est pas en reste et ses eaux cristallines, entre grandes plages et petites criques, ravissent les amateurs de baignades. Carolles, Julouville, Bréville-les-Bains ou Vauville constituent des destinations incontournables.

La campagne : des plaines au bocage

De nombreux cours d’eau traversent la région : la Seine, l’Eure, l’Orne, la Risle mais aussi la Vire, la Douve ou encore la Bresle. S’ils font le bonheur des pêcheurs, ils ont façonné la campagne normande qui alterne entre plaines et bocages. Les pays d’Ouche, du Perche ou d’Andaine dans l’Orne, le sud de la Manche, le territoire virois dans le Calvados sont caractéristiques du bocage qui se définit comme un paysage de près clos et de levées de terre plantées d’arbres. Les plaines de Caen, Falaise, Alençon ou du Neubourg sont représentatives des vastes étendues plates, qui contrastent avec les beaux reliefs de la région.

Entre douceur et humidité, la nature s’épanouit

Les Normands vous le diront, ici le climat est doux… et humide. Les températures oscillent en moyenne entre 6 degrés en hiver et environ 18 degrés en été. Les précipitations sont relativement fréquentes. Entre crachin, bruine ou forte averse : la diversité des qualificatifs témoigne de cette humidité ambiante qui, cependant, n’enlève rien à l’ensoleillement de la région. C’est d’ailleurs ce mélange de douceur des températures et d’importante hydrométrie qui sied à la nature et donne à la campagne ce vert si caractéristique. Compte tenu du réchauffement climatique, la Normandie comme partout en France subit désormais des épisodes de canicule durant la saison estivale, provoquant des périodes de sécheresses qui ont un impact notamment sur les cultures et les domaines forestiers. Ainsi, à l'été 2022, les températures ont frôlé les 40 °C à plusieurs reprises, au grand étonnement des locaux. Cependant, le littoral conserve ce vent de fraîcheur salvateur qui constitue un véritable refuge en cas de fortes hausses des températures.

Un sacré relief !

Amateurs d'escarpements ? La région vous tend les bras. En Normandie, la géographie prend du relief ! Côté campagne, entre l’Orne et le Calvados, la Suisse normande est représentative de cette jolie facette de la région. Notamment les points de vue de Pont d’Ouilly et de la Roche d’Oëtre. Cette dernière, façonnée dans le grès armoricain, culmine à 118 mètres de hauteur. A noter que le Signal d’Ecouves, situé dans la forêt ornaise éponyme, est le point culminant de la région à 413 mètres. Tout juste est-il dépassé de 4 petits mètres au Mont des Avaloirs, situé à quelques kilomètres, mais côté Mayenne ! Côté mer, évidemment les célèbres falaises calvadosiennes d’Etretat sont incontournables pour qui aime prendre un peu de hauteur afin d’observer la beauté de la nature. Idem au sommet des Vaches noires qui, entre Houlgate et Villers-sur-Mer, dominent le bord de mer. Dans la Manche, le Nez de Jobourg est une destination incontournable. Ses falaises sont parmi les plus hautes d’Europe. A une autre échelle, Granville ou Cherbourg-en-Cotentin constituent également un joli petit échantillon des magnifiques panoramas que l’on peut découvrir grâce à cette spécificité géographique de la région.

Petit coup d’œil à la géologie

L’évolution terrestre a constitué la géographie normande telle qu’on la connait.  Son identité se scinde en deux parties par une ligne verticale de Bayeux à Alençon : à l’Ouest le massif armoricain et à l’Est le bassin parisien.

Le Massif armoricain est en réalité une ancienne chaîne de montagnes. Bien évidemment, il ne s’agit plus d’un massif montagneux aujourd’hui mais la composition de son sol et ses massifs abruptes en sont toujours caractéristiques. En Normandie, la Roche d’Oëtre (Orne) ou le Mont Pinçon (Calvados) constituent de parfaits exemples, tout comme Mortain (Manche) et ses grandes cascades. Dans le massif armoricain, le sol est principalement constitué de grés.

Le bassin parisien est une vaste cuvette sédimentaire dont les origines sont principalement marines et lagunaires. Son sol est très riche : calcaire, craie, gypse ou sable… Ces ressources ont permis la construction de nombreux bâtiments de la capitale. Le Bassin parisien se distingue par de grands plateaux et de grandes vallées. Comme par exemple dans le pays de Bray.

Carte d’identité des cinq départements

La Normandie est constituée de cinq départements : le Calvados, l’Eure, la Seine-Maritime, la Manche et l’Orne. Avec un peu plus de 3,3 millions habitants (Source : Insee - 1er janvier 2021), la région représente environ 5,1 % de la population française (France métropolitaine). On trouve dans les départements ce que l’on appelle des régions naturelles, c’est-à-dire territoire d’étendue limitée aux caractéristiques physiques homogènes.

Grâce à la variété de ses paysages, le département du Calvados peut être divisé en 6 régions naturelles : le pays d’Auge, le Bessin, la plaine de Caen, le Bocage normand, la campagne de Falaise et la Suisse normande. Le climat, relativement doux, est intimement lié aux marées alors qu’aux confins du département le climat est plus froid en hiver et plus chaud en été. Le Calvados c’est 120 km de littoral, de l’embouchure de Vire à l’estuaire de la Seine (du coté de Honfleur). D’une superficie de 5 548 km2, c’est le plus petit département de Normandie. La principale ville, Caen, avec un peu plus de 100 000 habitants (et 200 000 dans l'agglomération) est aussi la préfecture.

Grâce à sa proximité avec l’Île-de-France, le département de l’Eure est stratégiquement bien situé. Il bénéficie d’une grande attractivité. Evreux, sa préfecture, compte presque 50 000 habitants. Caractérisée par un paysage de plaines, il compte cinq régions naturelles : la vallée de la Seine, le Vexin normand, le plateau de l’Eure, le pays de Lyons et un dernier ensemble paysager à l’Ouest (pays d’Ouche, du Lieuvin, d’Auge et du Roumois).

Au nord-est de la Normandie, le littoral, les falaises et les grandes agglomérations font de la Seine-Maritime une terre d’une grande variété ! Plus grand département de la région en termes de superficie avec 6 278 km2, presque la moitié de sa population vit dans des communes de plus de 10 000 habitants. La métropole rouennaise constitue un fort pôle d’attractivité.

Territoire située à l’Ouest de la région et bordé par 355 km de côtes, la Manche se délimite en trois principales zones géographiques qui témoignent de la diversité de sa géographie. Il s’agit du Nord-Cotentin, du Saint-Lois et du Coutançais, ainsi que de l’Avranchin et du Mortainais. C’est un département que l’on peut qualifier de rural : la moitié de sa population habite dans des communes de moins de 2 000 habitants. Sa préfecture est Saint-Lô, bien qu’en termes de population, ce soit, de loin, Cherbourg-en-Cotentin la ville la plus peuplée avec près de 80 000 habitants.

Situé au sud de la région, l’Orne, le département le moins peuplé de la Normandie, fait la part belle à la nature et se caractérise par ses bocages et ses plaines. Les trois quarts des habitants vivent dans des communes de moins de 500 habitants. Sa faible densité n’empêche pas sa grande diversité. Du Domfrontais au pays d’Andaine en passant par le pays d’Auge, d’Ouche ou du Perche : les paysages changent au gré des kilomètres. Alençon, la préfecture, compte 25 000 habitants. C’est dans le département que se situe le point culminant de la Normandie (413 mètres, voir ci-dessus).

Quatre parcs régionaux

La région préserve sa richesse naturelle, patrimoniale et culturelle à travers quatre parcs naturels régionaux : le parc naturel des boucles de la Seine normande entre Rouen et Le Havre, le parc naturel régional Normandie-Maine dans l’Orne et la Manche, le parc naturel régional du Perche dans l’Orne, et le parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin près de Carentan-les-Marais. Chacun d’entre eux constitue une véritable facette géographique de la Normandie.

Industrie et agriculture

Impossible d’évoquer la géographie de la Normandie sans parler de deux de ses principaux secteurs économiques qui, au fil des siècles, ont façonné la morphologie du territoire. Axe maritime le plus fréquenté au monde grâce à son ouverture sur la Manche et ses 600 km de côtes, le territoire normand se caractérise évidemment par son activité portuaire comme à Dieppe ou à Caen. Mais aussi par d’importants pôles industriels qui ont vu le jour autour des grandes agglomérations. Sans oublier, bien sûr, l’agriculture : depuis toujours grâce à la richesse de ses paysages si caractéristiques, La Normandie est une terre de terroir. Il est important de noter que la proximité géographique avec le Bassin parisien contribue depuis longtemps à son développement. A noter que la pêche et le tourisme sont les deux autres poumons économiques de la Normandie.