La Réunion des senteurs
La spécialité réunionnaise par excellence est le cari qui se décline à toutes les sauces : saucisse, cabri poulet, boucané, morue, espadon ou encore camarons. L’idéal serait de pouvoir tous les rapporter dans leurs barquettes, ce qui n’est malheureusement pas bien commode dans une valise. Ce qui est toutefois possible est de rapporter les épices et condiments qui en font la saveur : combava, girofle, quatre épices, citronnelle, cannelle, curcuma, massalé, faham, géranium, baies roses… Ces épices ornent les marchés réunionnais comme elles décorent les assiettes, leur choix est infini mais leur qualité varie entre les épices locales cultivées sur place et celles qui arrivent d’Inde, de Madagascar ou de plus loin encore. Pour les différencier, il y a bien sûr le prix, les moins chères sont souvent de moins bonne qualité, l’emballage qui, s’il n’indique pas la provenance, laisse à penser qu’elle est lointaine, et l’odeur : si le paquet ne sent déjà plus rien, il est probable qu’il a déjà fait un long voyage depuis sa récolte. Pour en trouver des authentiques, mieux vaut donc privilégier les circuits courts : les boutiques des jardins botaniques, des caves coopératives, chez le cultivateur directement ou sur les petits marchés alimentaires.
La Réunion des fruits tropicaux
Lorsque vous aurez gouté aux fruits de la passion, mangues ou encore letchis sur place, ceux trouvés dans les supermarchés métropolitains ou en conserve vous sembleront soudainement beaucoup plus fades. Alors quoi de plus naturel que de vouloir en rapporter dans sa valise ? Malheureusement depuis décembre 2019, le transport des fruits est devenu très réglementé, en raison de la multiplication sur l’île d’une petite mouche qui, bien plus rapide que l’homme pour détecter les fruits mûrs, détruit la plupart des récoltes. Son importation en France et donc en Europe serait une catastrophe pour les agriculteurs. Il est donc désormais interdit de rapporter mangues, piments et agrumes, tandis que les letchis et fruits de la passion sont limités à 5 kg par personne. Seuls les bananes, coco et ananas ont pu échapper à la régulation. Un contrôle des valises sera effectué à l’aéroport, mieux vaut donc ne pas tricher. Pas de panique toutefois, si ces beaux fruits ne peuvent pas être transportés sous leur forme originelle, la Réunion est la reine des confitures « péi ». Déclinées à tous les goûts, elles sont parfaites pour découvrir de nouveaux fruits et légumes, peu importe la saison : goyave, pitaya, jamblon, bissap, papaye, goyavier, patate douce, chouchou, carambole, bibasse… à transporter et consommer sans modération. Vous découvrirez sur place que tout peut se mettre en pot mais aussi en bouteille ! La même déclinaison de parfums se retrouve dans les rhums arrangés, les punchs et les liqueurs.
La Réunion glamour
Une des spécialités récentes de l’artisanat réunionnais est la confection de bijoux. On retrouve les classiques en or, argent ou autres métaux forgés aux formes des emblèmes de l’île : paille-en-queue, margouillat, tongs ou encore dodo. Mais les artistes réunionnais utilisent aussi des matériaux locaux originaux : écorce de coco, pierre volcanique, feuille de vacoa, nacre, corail, écailles de tortue (attention, ce matériau est strictement encadré par un cadre législatif, les stocks d’écailles dûment inventoriés avant 1984 peuvent être commercialisés) et récemment les graines. Ces dernières sont à l’image de la flore de l’île : infinies. Rouges, noires, bleues, jaunes, violettes, en forme de lune, de dauphin, de tourbillon, d’hameçon, rugueuses, douces, piquantes, veloutées… elles rendent les bijoux uniques et authentiques.
La Réunion tressée et sculptée
Les marchés forains réunionnais foisonnent d’artisanat en tout genre qui font vibrer nos cœurs métropolitains : cadres photo, dessous de plat, porte-monnaie, boîte à bijoux, etc. Pourtant les locaux ne sont pas dupes et appellent communément ces endroits les « marchés malgaches » car malgré l’estampille « île de la Réunion », la plupart des objets viennent en effet de l’île sœur ou d’Indonésie. Pour trouver du « produit péi », mieux vaut se diriger vers les villages artisanaux comme celui de l’Éperon, de Saint-Leu, de Cilaos ou encore de la Plaine-des-Palmistes. Les prix sont bien sûrs plus élevés mais le travail de l’artiste est davantage récompensé. Les matières les plus travaillées sont le vacoa, le bambou, le choka ou encore le latanier qui permettent de tresser des objets lontan comme le sac bertel, le traditionnel chapeau de paille, des chaises, des paniers, des savates, mais aussi des objets de décoration. La coque ou les feuilles de noix de coco sont aussi finement travaillées et assemblées pour fabriquer des mobiles, lampes ou animaux en tous genres, une vraie réussite.
La Réunion en mots
Les Réunionnais sont très prolifiques en matière d’écrits : les histoires et légendes font partie intégrante de la culture créole. Les librairies de l’île proposent un large choix de beaux livres d’images et de photos, sur tous les thèmes de la Réunion et de l’océan Indien (histoire, cases créoles, volcan, cirques, cascades, flore…). Les photographes les plus connus sont Jean-Luc Alègre, Paul-Édouard Gérente et Serge Gélabert. À ne pas négliger aussi, les livres de cuisine créole ou indienne. La bible dans ce domaine reste l’ouvrage de Brigitte Grondin, la « Maïté » locale : Du bonheur dans votre assiette, Éditions Quatre-Épices. Vous trouverez du choix dans les librairies des grandes villes, les rayons des grandes surfaces et les sites touristiques (Stella Matutina, Cité du Volcan, Kélonia…). Les amateurs de BD trouveront également une grande offre locale. La plus connue est Tiburce, de Téhem, aux éditions Centre du monde. C’est la BD 100 % réunionnaise, en créole dans le texte. Elle raconte les aventures d’un petit créole aux prises avec les personnages de tous les jours : l’épicier chinois, le père buveur de rhum, les jeunes cagnards… Cela sent bon les Hauts et illustre parfaitement l’ambiance créole. D’autres bandes dessinées à découvrir : La Dodo lé pa la de Jef Wesh, Les Fantômes blancs d’Appollo et Li-An… Autre registre, la petite BD Poil au zoreil, de Simon Mitteault, décrivant les tribulations d'un Zoreil fraîchement installé à la Réunion, est le souvenir idéal pour se remémorer ses belles découvertes.