Une éducation similaire à la métropole
En seulement une cinquantaine d’année, la Réunion a rattrapé son retard sur l’offre éducative par rapport à la métropole : on compte aujourd’hui une centaine de collèges et lycées publics alors qu’on n’en comptait qu’un seul en 1960. Les programmes scolaires sont les mêmes, seul le calendrier scolaire est aménagé pour tenir compte de l’inversion des saisons. Ainsi les grandes vacances de juillet-août sont plus courtes à la Réunion tandis que les vacances de décembre sont étendues au mois de janvier, qui correspond à l’été sur place. Certaines écoles proposent des options « langue créole » et des animations centrées sur la culture réunionnaise (danse et musique maloya, moringue…), et les cours d’histoire intègrent l’histoire locale. Au niveau de l’enseignement supérieur, l’île compte deux campus, le principal à Saint-Denis et un secondaire au Tampon, mais l’offre est moins importante que dans les régions françaises et la plupart des jeunes quittent le territoire après la licence ou pour des filières spécifiques. Si le départ des étudiants vers la métropole ou l’étranger est souvent une étape émotionnellement difficile, elle est financièrement encouragée par de nombreuses aides régionales. À l’inverse, les universités réunionnaises reçoivent de nombreux étudiants étrangers, des Européens avec le programme Erasmus mais aussi de nombreux élèves de l’océan Indien.
La famille au cœur de la vie sociale
À la Réunion, la famille occupe une place beaucoup plus importante qu’en métropole. Ainsi le week-end est le plus souvent un temps réservé aux pique-niques en famille, où se rejoignent parents et enfants, mais aussi oncles, tantes, grands-parents, parrains et marraines. Une des conséquences de cet attachement, souvent renforcé par les impératifs économiques, est que les enfants restent plus longtemps chez leurs parents, en moyenne jusqu’à 30 ans. Leur départ correspond généralement à un départ vers la métropole ou à l’emménagement avec le conjoint et très peu de jeunes sur place connaissent l’étape de vie en solitaire dans un logement étudiant. Beaucoup de couples s’installent aussi dans la même maison que leurs grands-parents pour s’en occuper. Ainsi beaucoup plus de gramounes continuent d’habiter dans leurs maisonnettes plutôt que de fréquenter les Ehpad. Paradoxalement, les familles recomposées sont très nombreuses sur l’île que l’on surnomme parfois « île de la désunion ». L’âge du premier enfant étant beaucoup plus précoce qu’en métropole, il n’est pas rare de voir des fratries de deux ou trois couches différentes.
La femme au pouvoir
Intégrée à la vie active et à la vie sociale, la place de la femme réunionnaise diffère peu de celle de la femme métropolitaine. Le salaire moyen d’une femme sur l’île est égal à 92 % de celui d’un homme, contre seulement 75 % en métropole. Mais cela ne signifie pas que ce soit dû à une recherche d'égalité plus prononcée, la plupart des salaires sont simplement au niveau du SMIC, identique pour hommes et femmes. À noter toutefois que dans certains milieux ruraux ou religieux, la femme reste plus souvent confinée à la maison. Au cours de l’histoire, de nombreuses femmes se sont illustrées pour leur puissance économique comme Mme Desbassayns, ou leur rôle dans la vie politique comme Nassimah Dindar, première femme présidente du conseil départemental en 2004 et sénatrice depuis 2017, ou Ericka Bareigts, ancienne ministre des Outre-Mer puis députée de la Réunion et actuelle maire de Saint-Denis. Toutefois, sur le plan communal les mentalités progressent plus lentement avec une seule femme maire sur les vingt-quatre communes de l’île en 2014 (La Possession). Aux dernières élections municipales de 2020, quatre femmes ont été élues (La Possession, Saint-Denis, Saint-Paul et Saint-Louis), dont deux à la tête des plus grandes villes de l’île. Une progression lente mais certaine vers la parité.
Homosexualité et tolérance
Dans une région très influencée par les religions, l’homosexualité reste encore un sujet tabou dans de nombreuses familles et le poids du lafi lafé (commérage) insulaire peut s’avérer très pesant. Heureusement les esprits s’ouvrent peu à peu avec les nouvelles générations et les associations multiplient leurs actions pour sensibiliser la population et soutenir les personnes dans le besoin. Côté tourisme, une charte Gay Friendly & Family a été créée, garantissant aux clients et salariés des signataires une tolérance et une ouverture d'esprit totale, évitant tout acte ou attitude discriminante ainsi que tout esprit communautariste. Parmi la soixantaine de signataires, les établissements hôteliers sont joints par des restaurants, des supérettes, des salons bien-être ou encore… des experts-comptables. Certains d'entre eux mettent à l'entrée de leur site la plaque G2F, mais pour connaître la liste de ces établissements, rendez-vous sur les sites Internet : www.gayfriendly.re ou www.orizon.run
Un système de santé performant
Les touristes et nouveaux arrivants peuvent partir pour la Réunion en toute sécurité, le système de santé local touche à l’excellence. La Réunion, en matière de santé, partait d’un gros handicap : celui de l’éloignement. Elle en a fait un atout, car cela l’a poussée à se doter de spécialités médicales devant éviter les rapatriements sur la métropole. Ainsi, en cinquante ans, l’espérance de vie a progressé de vingt-cinq ans, pour rattraper quasiment le niveau de la métropole. Aujourd’hui, l’île compte quatre groupes hospitaliers et douze cliniques privées, et pratique des spécialités aussi pointues que la neurochirurgie, la cardiochirurgie ou le traitement des grands brûlés. La Réunion est même dotée d’un des cinq cyclotrons de France, un accélérateur de particules permettant de détecter les cancers. L’île fait désormais figure de proue dans l’océan Indien et accueille régulièrement les évacuations sanitaires de sa voisine Mayotte mois équipée, comme ce fut le cas notamment pendant la crise du Covid-19 en début d’année 2020. Quant aux systèmes de santé et de retraites, ce sont exactement les mêmes qu’en métropole, vous bénéficierez des mêmes droits en travaillant ou voyageant sur place. Également aucune difficulté pour se procurer des médicaments pendant votre séjour, les pharmacies pullulent et accepteront votre carte Vitale comme partout ailleurs.