Le tourisme en croissance
L'archipel a connu une crise au début des années 2000, provoquant la fermeture de plusieurs hôtels. Puis, en 2009, les évènements sociaux ayant provoqué un quasi-arrêt de l'économie sur l'île pendant 44 jours. Le tourisme a alors subi une baisse conséquente. Mais, ces dernières années, le secteur touristique connaissait une embellie. Il n’a plus rien à voir avec la crise du début de siècle. Si les conflits sociaux ont alimenté, au fil des ans, une image négative de la qualité du service, le travail de communication du Comité du Tourisme sur l'importance de l'économie touristique porte ses fruits : la population, les salariés du secteur sont sensibilisés. Les visiteurs sont charmés ; environ 85 % des touristes de loisirs et 94 % des visiteurs pour raison professionnelle envisagent de revenir. Les croisières dans les Caraïbes amènent également de nombreux touristes dans l’île. L'île accueille deux types de croisières, celle de transit lorsque le navire effectue uniquement une escale d'une journée et celle dont le départ s'effectue de la Guadeloupe. L'île s'impose au fil des ans comme une étape incontournable en la matière. Deux compagnies, MSC et Costa, ont choisi Pointe-à-Pitre comme port de base. On dénombre plus de 400 000 croisiéristes chaque année. La Guadeloupe a notamment bénéficié du report des escales croisières de Saint-Martin, après les ouragans Irma et Maria. En 2019, l’aéroport Guadeloupe-Pôle Caraïbes avait battu son record en accueillant un peu plus de 2,4 millions de passagers. La plateforme espère atteindre les 3 millions de passagers d’ici 2025 malgré l'épisode de la crise sanitaire de la Covid-19.
Le poids économique du secteur agricole
L’économie locale repose sur différents secteurs, ancrés depuis plus ou moins longtemps. Dominé par les cultures d'exportation, le paysage agricole guadeloupéen recule au profit de l'urbanisation qui absorbe près de 1 000 ha chaque année sur les 20 000 ha en friches. La canne à sucre (15 000 ha), les prairies permanentes (10 000 ha) et la banane (5 000 ha) demeurent les principales productions. Historiquement, canne à sucre, rhum et bananes sont les seules priorités.
Aujourd'hui encore, l'économie de l'île repose sur les ressources agricoles, dites d'exportation. 260 000 tonnes sont produites chaque année en Guadeloupe et en Martinique et commercialisées en Europe. La filière représente 15 000 emplois directs ou indirects pour ces deux îles. Fruit aux vertus nutritionnelles, la banane antillaise n'est pas en grande forme ! Malgré les aides européennes, le secteur souffre de la concurrence mondiale. Comme dans la métropole, des producteurs, des économies de production, des gains de marché, des tentatives de création et d'imposer des étiquettes de qualité et des AOC afin de se démarquer des productions européennes ou mondiales avec les « produits peyi ».
Quelques agriculteurs pionniers se sont engagés dans une démarche plus soucieuse de l'environnement et tentent d'attirer l'attention du grand public sur les méfaits de l'agriculture intensive, mais l’agriculture « bio » n’en est encore qu’à ses débuts dans l’archipel.D’autres secteurs économiques importants mais fragiles
La filière locale de la pêche regroupe 1 299 pêcheurs pour 644 bateaux en activité, pour 3 000 tonnes de poissons pêchés par an. Les pêcheurs non déclarés (travailleurs sans couverture sociale) gonfleraient considérablement ce chiffre sans compter les plaisanciers qui vendent également leurs poissons.
Assez récente, la production industrielle repose sur des mesures économiques prises vers la fin des années 1970-80. Les nombreux dispositifs mis en place afin de stimuler l’économie guadeloupéenne ont créé les conditions d'une croissance rapide et, avec elle, d'une amélioration sociale.
Le BTP est un secteur qui constitue un pôle de recrutement important, mais qui était en berne depuis 2014. Depuis 2018, le secteur affichait des signes de reprise avec d'importants chantiers en cours (construction du nouveau CHU et extension de l'aéroport) et des ventes de ciment en hausse.
Secteur d’activité important et dynamique dans l’économie guadeloupéenne, l’artisanat représente environ une entreprise sur trois, avec une concentration plus forte dans l’agglomération pointoise, les îles satellites, le nord de Grande-Terre et le sud-est de Basse-Terre. Cette manne artisanale reste toutefois fragile.
Le secteur tertiaire, lui, demeure plutôt dynamique. En première position, la grande distribution, les supermarchés, puis la téléphonie, la Poste, les banques et le tourisme, sans oublier l'importance des métiers de l'administration d'État et des collectivités, du secteur public qui emploie plus de 25 000 fonctionnaires.
Le secteur des services aux particuliers progresse, dopé par l'augmentation du vieillissement de la population et du nombre de femmes travaillant et faisant appel aux prestataires de service à domicile (garde d'enfants, ménage, soutien scolaire...).Structures politiques
Si les régions de métropole regroupent plusieurs départements, les régions d’outre-mer se présentent sous une forme monodépartementale ; c’est-à-dire que le même territoire est à la fois un département et une région. Les deux conseils siègent à Basse-Terre, capitale administrative de la Guadeloupe.
Le Conseil régional de la Guadeloupe est dirigé depuis 2015 par Ary Chalus qui a été réélu en juin 2021. Depuis cette même date, le Conseil départemental est présidé par Guy Losbar, issu du même parti politique qu'Ary Chalus (Guadeloupe Unie Socialisme et Réalité).
La question de la fusion du Conseil départemental et du Conseil régional pour une collectivité territoriale unique divise encore les élus guadeloupéens, contrairement à la Martinique et à la Guyane qui ont déjà sauté le pas depuis 2015.