Castes, un phénomène encore présent
Moins visibles qu'en Martinique, les phénomènes de caste existent cependant en Guadeloupe. Dès le début de l'histoire coloniale, les destinées des différents peuples qui composent cette mosaïque humaine ont pris des voies bien différentes. À la Révolution, la Guadeloupe reste sous influence française. L'esclavage est une première fois aboli, puis l'usage de guillotine vise principalement la classe des planteurs colons, ce qui va chambouler les schémas préétablis entre Noirs et Blancs. Sous tutelle anglaise, la Martinique y échappe et maintient sa structure interne. Les conséquences de cette bipolarité se font encore sentir aujourd'hui. L'île est contrôlée par la « main blanche », mais les Békés sont peu nombreux contrairement à la Martinique. Les « Métros » (métropolitains) ont un peu plus de facilité qu'en Martinique pour monter et développer des affaires, sans pour autant appartenir à un cercle ou avoir le parrainage d'un Béké.
Famille, des modèles qui évoluent
La famille monoparentale est une réalité relativement bien présente. Certaines femmes guadeloupéennes se débrouillent souvent seules avec un ou des enfants parfois issus de différentes paternités. Cependant, en Guadeloupe, on trouve encore de nombreux foyers composés de plusieurs générations. Au cours des dix dernières années, la recherche de liens familiaux s'accentue pour pallier les effets de la vie citadine et du modèle occidental, grâce aux rencontres familiales qui se développent et aux recherches généalogiques. Mais on constate dans le même temps une augmentation du nombre des personnes âgées vivant seules ou en EPHAD, alors que le modèle guadeloupéen tendait à garder les personnes âgées au sein de la famille.
Hommes et femmes, des caractères marqués
L’habillement et l'élégance en général sont plutôt importants, notamment le dimanche pour se rendre à la messe ou lors d'événements publics ! Si le port de la coiffe a disparu dans l'habillement quotidien, les jeunes femmes d’aujourd’hui aiment toujours autant les parures en or, les bijoux locaux par excellence. Si certaines peuvent paraître avoir de forts caractères, c'est plus par désir d'affirmer leur identité. Cela aurait-il quelque chose à voir avec le contentieux lié au machisme encore présent ? De nombreuses femmes ont pourtant réussi à imposer leurs ambitions avec talent et efficacité, et sont, pour certaines, parvenues à une véritable reconnaissance. Citons à titre d'exemple Maryse Condé, Marie-José Alie, Tania Saint-Val, Jocelyne Béroard, Mounia, Simone Schwartz-Bart, les politiques au long cours comme Lucette Michaux-Chevry, l'ancienne préfète Marcelle Pierrot, ou encore la présidente du conseil départemental, Josette Borel-Lincertin. Les hommes, eux, sont souvent galants et pressants à l’égard des femmes, les (jeunes) hommes antillais peuvent être insistants, mais sont rarement malveillants.
Sécurité
En outre-mer, la délinquance se caractérise par des atteintes aux biens et des violences dans la sphère familiale plus fréquentes qu'en métropole, le pic de violence ayant notamment été atteint en 2015 avec 45 meurtres enregistrés sur l'île. Inquiété par ces phénomènes en expansion, Bernard Cazeneuve, alors ministre de l'Intérieur sous la présidence de François Hollande, expliquait en juin 2016 que cette montée d'actes criminels était liée à la proximité des territoires ultramarins avec des pays ou des régions marquées par une forte insécurité, à l'importance des trafics de drogue et de la consommation de stupéfiants et d’alcool, mais aussi à la faiblesse des dispositifs et des structures de prévention. Selon l'homme politique, ces différents facteurs auraient entraîné l'île (et l'ensemble des territoires d'outre-mer) dans une « une banalisation insidieuse de la violence ». En réponse, un plan de sécurité pour les territoires ultramarins composé de 22 mesures a été lancé conjointement par le ministère de l'Outre-mer et le ministère de l'Intérieur. Sont donc mis en place, depuis 2016, un renforcement des effectifs et des moyens des forces de l'ordre, des liens plus forts entre la population et la police et le démantèlement actif des réseaux de trafic de drogue et d'armes. Malgré tout, les attentes de la population sont encore fortes, notamment concernant la prévention de la délinquance. Un léger recul des atteintes aux personnes et aux biens a été constaté entre 2017 et 2021. Toutefois, il faut déplorer une hausse des violences intrafamiliales, des escroqueries et des mises en cause pour usage de stupéfiants.
Santé
La Guadeloupe étant un département français, le système de santé est le même qu’en métropole : n’oubliez pas votre carte vitale ! L’île dispose d’un centre hospitalier universitaire (CHU, à Pointe-à-Pitre), un centre hospitalier régional (CHR, Basse-Terre) et de six cliniques (Baie-Mahault, Le Gosier, Le Moule, Trois-Rivières, Gourbeyre et Saint-Claude). Le CHU de Pointe-à-Pitre, infrastructure de santé principale de l’île, est l’objet d’inquiétude. En 2017, il a été touché par un important incendie et depuis tourne au ralenti. Les soins et les urgences y sont tous toujours traités ! Un nouveau CHU est en construction. Sa mise en service est prévue pour 2024.
La Guadeloupe est un des territoires français les plus touchés par le virus du SIDA. Malgré de nombreuses campagnes de prévention, l’usage du préservatif n’y est pas toujours systématique, notamment chez les jeunes.
Il y a régulièrement des épidémies de dengue et de chikungunya des virus transmis par le moustique tigre. Pensez à bien vous protéger avec du répulsif et vous couvrir le corps (manches longues et pantalon) si nécessaire.
La pandémie de la Covid-19 a suscité de vives inquiétudes avec une quatrième vague particulièrement meurtrière de juillet à octobre 2021. On dénombrait au 26 octobre 2021 54 537 cas de contamination et 815 décès liés au virus en Guadeloupe depuis le début de l'épidémie pour 387 700 habitants. Les hôpitaux de Pointe-à-Pitre et de Basse-Terre, débordés, ont tout d'abord reçu l'aide des cliniques privées, puis des renforts de soignants venus de l'Hexagone. Le sujet de la vaccination divise encore la population avec un taux de couverture vaccinale des plus de 18 ans à 45 % (sources ARS Guadeloupe au 26/10/2021). Un rejet de la vaccination qui s'explique en partie par le scandale de la Chlordécone qui a généré une méfiance de la population vis-à-vis des autorités. Au 15 octobre 2022, le nombre de décès lié au virus de la Covid-19 s’élevait à 990 personnes pour 194 000 personnes contaminées. Jusqu’à mi-octobre 2022, le virus circulait toujours mais la situation épidémiologique continuait à s’améliorer. La tendance semble à nouveau s’inverser avec une légère progression de la contamination depuis fin octobre 2022.
Homosexualité
L'homosexualité reste encore un sujet relativement tabou aux Antilles. Ne vous attendez pas à trouver la Guadeloupe dans les destinations gay-friendly. Ici, la discrétion à ce sujet reste de mise. Si l’homosexualité est présente comme partout en France, elle est rarement affichée aux yeux de tous dans l’espace public.
Consommation de champagne
Le champagne est un produit très apprécié en Guadeloupe ! Avec le rhum, il est l’alcool phare des rendez-vous festifs. La Guadeloupe, avec la Martinique et la Réunion, est régulièrement en tête du classement des départements français les plus consommateurs de champagne. À titre d’exemple, 1,2 million de bouteilles de champagne avaient été importées en Guadeloupe en 2019.