L'avis du Petit Futé sur STANZE DI RAFFAELLO
Dans la salle de Constantin, le pape recevait des hôtes lors d’événements officiels.
Les quatre chambres (stanze) de Raphaël, dans la Tour Borgia, ont été les appartements privés de Jules II. Celui-ci fit appel aux artistes les plus célèbres de l'époque pour les peindre. Le Pérugin, Bramante, Piero della Francesca ou encore Luca da Cortona furent de la partie. Bramante parla au pape d'un jeune homme faisant des merveilles à Sienne. Jules II accepta de faire venir ce prodige en 1508. Raphaël avait alors 25 ans. Il réalisa la Dispute du Saint-Sacrement. Elle plut tellement à Jules II qu'il fit détruire les fresques des autres grands maîtres et commanda l'ensemble à Raphaël.
I La salle de Constantin
Quatre fresques ornent les murs de cette salle. Les dessins sont de Raphaël, mais c’est son école qui les a réalisées, après la mort de l’artiste, en 1520. Il a fallu 7 ans, de 1517 à 1524, pour que ces fresques soient terminées. Dans cette salle, le pape recevait ses hôtes lors d’événements officiels.
L’Apparition de la Croix. L’empereur est monté sur une estrade lorsque la Croix apparaît dans le ciel. Une voix s’élève alors : « Avec ce signe, tu vaincras. » L’artiste s’est sans doute représenté, en bas à droite, sous les traits d’un nain grimaçant, cherchant à ceindre un casque guerrier.
La Bataille du Pont Milvius. C’est la fresque peinte sur le mur principal. La croix surmonte les fanions de Constantin qui vainc Maxence, que l’on voit se noyer dans le Tibre.
Le Baptême de Constantin. L’artiste s’est inspiré du baptistère de Saint-Jean-de-Latran dont il a peint l’arrière-plan. On voit le pape Sylvestre Ier, qui a les traits de Clément VII, couronné de la tiare – un joli anachronisme –, baptiser l’empereur, ceint d’un pagne défait. Sur la gauche, on reconnaît François Ier.
Le Don de Rome. La scène se passe dans l’ancienne basilique, ce que l’on reconnaît au chœur en arrière-plan de la fresque avec les colonnes que le Bernin va réemployer. Le pape Sylvestre Ier, qui, là encore, a les traits du pape régnant Clément VII, est assis sur son trône placé sous un dais rouge et or, tandis que Constantin s’agenouille devant lui. L’empereur lui offre une statuette de Rome, symbolisant le don.
Le Triomphe du Christianisme. La voûte est remarquable pour le modernisme du thème central, où aucun personnage n’apparaît. Une croix d’or est placée sur un piédestal ; sur le sol de marbre, gît une statue brisée en morceaux, représentant le culte païen.
II Chambre d'Héliodore
L’épisode biblique d’Héliodore, chargé par le roi de Syrie de détruire le Temple de Jérusalem et qui se trouve tué par deux jeunes gens à la sortie du Temple, a été choisi par Jules II pour affirmer la possession pontificale sur ses terres. Quatre fresques, peintes par Raphaël de 1511 à 1514, décorent la salle.
L’Expulsion d’Héliodore. Jules II n’intervient pas directement dans la scène, mais il est représenté, à gauche, vêtu d’habits pontificaux. Il est assis sur la sedia gestatoria portée par Raphaël et l’un de ses camarades. On voit Héliodore chassé, à terre, par un cavalier fougueux qui n’est autre que le messager divin, qui tient dans sa main une masse d’armes.
La Délivrance de saint Pierre. La fresque est peinte sur l’un des murs percés d’une fenêtre. On y voit un ange, dans une nuée resplendissante, réveiller Pierre dans sa geôle. Les gardiens en cuirasse de l’époque de Raphaël sont endormis et, sur la partie droite du mur, un ange guide Pierre vers la sortie.
La Rencontre entre le pape Léon X et Attila. Léon X a bel et bien rencontré Attila près de Mantoue, mais l’arrière-plan où sont représentés une basilique et un obélisque donnent à penser que la scène se passe à Rome. Saints Pierre et Paul apparaissent dans le ciel et frappent Attila, qui recule.
La Messe de Bolsène. Narration d’un miracle qui a eu lieu, en 1263, à Bolsène. Alors que le prêtre célébrait la messe, l’hostie s’est mise à saigner afin de chasser le doute de l’esprit de ce prêtre à la foi insuffisamment affermie. Jules II est représenté agenouillé devant la scène miraculeuse et, à droite, figurent les Gardes Suisses dans leurs uniformes de l’époque.
La voûte. Quatre fresques murales évoquent quatre scènes de l’Ancien Testament : l’arche de Noé, le sacrifice d’Isaac, le buisson ardent et le songe de Jacob.
III Chambre de la Signature
C’est ici que Jules II avait installé son cabinet de travail et sa bibliothèque. Les fresques qui décorent les murs et la voûte sont donc destinées à lui rappeler les éléments principaux de la théologie ainsi que les traits idéals de l’esprit humain, à savoir le Vrai, le Bien et le Beau. On notera aussi au passage la qualité du dessin du dallage du sol.
La Dispute du Saint-Sacrement. Cette fresque représente le Vrai théologique. A l’étage inférieur se trouvent réunis, pêle-mêle, Fra Angelico, Bramante, Dante, saint Thomas d’Aquin, d’autres saints, et Jules II sous les traits de saint Grégoire le Grand, autour d’un autel soutenant un ostensoir. Première oeuvre de Raphaël au Vatican, le jeune peintre y mit toute son âme et il est probable qu'il ne se fit aider par personne.
L’Ecole d’Athènes. Raphaël y a exprimé le Vrai philosophique. C’est au sein d’une basilique inspirée par les dessins de Bramante que Raphaël a réuni les tenants de la vérité philosophique. Au centre se dresse Platon, sous les traits de Léonard de Vinci. A sa droite se trouvent Socrate, Xénophon, Alcibiade, Alexandre, Zénon, Epicure, Averroès, Pythagore et Michel-Ange, qui donne ses traits à Héraclite. A sa gauche se tiennent Aristote, Diogène, Euclide, qui est représenté avec le visage de Bramante, Zoroastre, Ptolémée. Raphaël s’est représenté en blanc, dans la partie droite.
Le Parnasse. C’est une fresque complète située au-dessus d’une des fenêtres. Raphaël y exprime le Beau. On y rencontre tous ceux qui contribuent à la beauté : Apollon, Clio, Virgile, Homère, Dante, Pétrarque, Sapho, Ovide, Horace et d’autres.
Les Vertus cardinales et théologales. On les trouve au-dessus de l’autre fenêtre. Trois femmes représentent la Force (avec une branche), la Prudence (avec deux visages), la Tempérance (avec des rênes). Trois anges symbolisent la Foi (il montre le ciel), la Charité (il joue avec des glands), l’Espérance (il tient un flambeau). Mais il en manque une…
Grégoire IX reçoit les Décrétales de saint Raymond de Penafort. C’est ici qu’est représentée la Justice, la quatrième des vertus cardinales, avec la loi canonique.
La voûte. La thématique est la même que celle développée sur les murs. Quatre médaillons représentent la Théologie, la Philosophie, la Justice et la Poésie.
IV Chambre de l'Incendie du Borgo
C’est la salle à manger de Léon X, qui a succédé à Jules II en 1513. La voûte est du Pérugin, mais les fresques murales de l’école de Raphaël. Selon la légende, en 847, le pape Léon IV avait éteint un incendie par le signe de la croix. Léon X voulait que la représentation de cette scène soit associée à son nom.
L’Incendie du Borgo. On voit, en arrière-plan, la basilique antique et deux de ses portes. Dans sa loggia, le pape Léon IV, qui a les traits de Léon X, trace un signe de croix avec sa main droite. En premier plan, la panique : une femme tend son enfant emmailloté, un homme nu descend un mur et, à gauche, inspiré par Virgile, Raphaël représente Enée fuyant la ville de Troie, également en flammes, en portant son père Anchise et accompagné de l’enfant Ascagne.
Le Couronnement de Charlemagne. C’est Léon III qui couronne Charlemagne, en 800, mais c’est encore le dessin de Bramante qui inspire Raphaël pour l’architecture de sa fresque. Charlemagne, glabre, a les traits de François Ier, en référence au traité de Bologne qui vient d’être signé entre la France et le pape.
Le Serment de Léon III. L’alliance entre Charlemagne et Léon III a profité aux deux hommes et aux deux institutions qu’ils représentaient, le Saint Empire romain et le Siège apostolique.
La Bataille d’Ostie. C’est Léon IV, qui réussit à vaincre les Sarrasins, qui est représenté ici lors de la célèbre bataille d’Ostie. Là encore, c’est sous les traits de Léon X que se présente la figure héroïque de son prédécesseur.
La voûte du Pérugin. Quatre médaillons représentent Dieu le Père avec les anges, le Fils entre Jean le Précurseur et Satan travesti en vieil homme, la Sainte-Trinité et les Apôtres, le Christ dans sa gloire.
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A voir absolument. Les conditions de visite sont tout à fait correctes, et la foule reste contenue ce qui permet de prendre son temps pour contempler l'ensemble de cette oeuvre magistrale.
C'est un peu paradoxal mais aussi impressionnant de virtuosité et d'inventivité
Incroyable