LA PLACE DE LA CONCORDE ET L'OBÉLISQUE

Place historique s'il en est, la place de la Concorde n'a pas toujours mérité (et porté) ce nom, et pour cause ! Elle fut le théâtre des décapitations de la Révolution et vit passer pas loin de 1 200 têtes aristocrates, antirévolutionnaires ou seulement suspectes, allant des têtes couronnées comme celles de Louis XVI et de sa femme, aux têtes brûlées comme celles de Charlotte Corday et Danton. Conçue à partir de 1755 par Ange-Jacques Gabriel pour le roi Louis XV, elle sera le modèle des places royales des grandes villes françaises. À l’extrémité nord, deux bâtiments identiques abritent à l'est l'hôtel de la Marine, ancien garde-meuble royal, et à l'ouest le très luxueux hôtel Crillon. Au nord les Champs-Élysées et au sud le jardin des Tuileries menant directement au Louvre. En son centre et marquant habilement l'immense perspective reliant l'Arc de Triomphe et le Palais royal, l'antique obélisque égyptien offert par Méhémet Ali en 1836 (en remerciement de l'aide apportée par Champollion dans la traduction des hiéroglyphes) encense le pharaon Ramsès II depuis plus de 3 300 ans. La statuaire de la place fut l’œuvre de Coysevox pour le groupe de Mercure et la Renommée, puis Coustou pour les Chevaux de Marly (les originaux sont visibles dans le cour Marly du Louvre). Chaque angle de la place reçoit l'allégorie d'une ville française (Brest et Rouen, Lyon et Marseille, Bordeaux et Nantes, Lille et Strasbourg) à vous de retrouver qui est qui !