Au confluent de la Save et du Danube, la forteresse de Kalemegdan fait la fierté des Serbes, qui la citent souvent parmi les monuments les plus remarquables du pays. C'est en fait un complexe monumental, une agrégation de toutes les influences du pays qui se concentre sur cet ancien site fortifié, qui remonte presque certainement à l'époque romaine. Les plus anciens édifices du site actuel furent construits par le despote serbe Stefan Lazarević au XIV^e siècle, avant que le complexe ne soit rebâti entièrement par les Autrichiens à partir de 1717, en suivant les principes de fortification de Vauban. L'immense chantier à peine terminé, les Autrichiens le sabotent lorsqu'ils doivent l'abandonner aux Ottomans qui récupèrent la ville. De 1739 à 1830, les Turcs y établissent donc leur point le plus avancé dans les Balkans, donnant sur la frontière autrichienne sur l'autre rive de la Save. Ils rajoutent leurs propres bâtiments, dont un certain nombre sont conservés dans la partie haute de la forteresse, comme la fontaine de Mehmed Pacha Sokolović érigée en 1576 (d'origine serbe, envoyé de force chez les janissaires à l’âge de 8 ans). Il faut également voir le mausolée (türbe) de Damad Ali Pacha, vizir tué à Petrovaradin en 1716, ou le hammam construit en 1870. La forteresse est également intéressante pour ses diverses tours et portes médiévales. La plus ancienne est la tour de Despot, tour carrée utilisée au XIV^e siècle comme principal accès à la forteresse. Pour parvenir au Musée militaire en venant du centre, on passe sous une succession de portes, comme la porte d’Istanbul construite en 1750 ou la porte de Karađorđe érigée en 1806. Autre monument remarquable, la tour de Nebojša qui fut construite en 1460 et utilisée au Moyen Âge comme étape entre le vieux port sur la Save et la ville haute. Au XVIII^e siècle, elle fut transformée en donjon, et les révolutionnaires grecs y furent torturés et exécutés en 1789. Dans la ville basse se trouvent quelques vestiges de l’époque médiévale – fragments de remparts et monticules – et des églises. L’église Sainte-Petka est adossée au rempart et honore la sainte grecque. La petite église Ružica est connue de tous les étudiants belgradois qui vont y faire un petit tour avant un examen. Juste à côté se trouve l’ossuaire des héros de 1914-1915, lorsque la ville fut défendue par la population. Très fréquenté par les locaux, le parc est aussi ouvert la nuit, pour une balade romantique et une vue imprenable sous le ciel étoilé.

Le monument de la reconnaissance à la France. Vous trouverez le monument à l’entrée du parc de Kalemegdan, en arrivant par la rue piétonne Knez Mihailova. Erigé en 1930 par le sculpteur Ivan Meštrović dans un style Art déco, il se veut un hommage du peuple serbe à la France pour l’aide qu’elle lui a apportée pendant la Première Guerre mondiale. C’est en effet l’armée d’Orient qui a récupéré l’armée serbe en 1915 pour la remettre sur pied et, à partir du front de Salonique, opérer à l’automne 1918 une progression victorieuse à travers la Serbie. C’est cet esprit de sacrifice et les liens très forts qui se sont noués à cette occasion entre Serbes et Français que Meštrović a voulu honorer. Sous plusieurs bas-reliefs de soldats français, il est écrit : « Nous aimons la France comme elle nous a aimés. »

Le musée de l'armée (+381 11 334 3441, www.muzej.mod.gov.rs. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 17h). Dans la partie haute de la forteresse médiévale sont exposées plus de 40 000 pièces relatives à l’histoire militaire de l’ancienne Yougoslavie, des temps les plus reculés jusqu’à nos jours. Armes, uniformes et documents sur les révoltes des haïdouks contre les Turcs, uniformes serbes et français de la fameuse armée française d’Orient qui libéra la Serbie en 1918, etc. Musée haut en couleur et excellent témoignage de divers aspects de l’histoire de la Serbie. Devant le musée, les amateurs pourront admirer toute une panoplie de chars yougoslaves, américains, français et soviétiques de la Seconde Guerre mondiale.

Le vainqueur de Belgrade. Au bout de la forteresse, surplombant la rencontre entre la Save et le Danube, on aperçoit le symbole de la ville de Belgrade : perché sur une haute colonne néoclassique, se dresse, dans une attitude fière et sereine, un jeune soldat porteur d’un message de paix. Construite en 1928 par Ivan Meštrović, cette sculpture imposante rappelle les sacrifices de l’armée serbe pour la libération de la patrie en 1918, aux côtés de la fameuse armée française d’Orient.

Le zoo de Kalemegdan (+381 11 26 245 26, [email protected] - www.beozoovrt.rs - Ouvert tous les jours de l'année. Les caisses sont ouvertes de 8h à 19h. Tickets : 500 dinars pour un adulte, 300 dinars pour les enfants). Datant de 1936, le zoo situé en bas du parc de Kalemegdan est l'un des plus vieux d'Europe. Vous pourrez y découvrir plus de 2 000 animaux dont un hippopotame né en novembre 2012. Ne manquez pas non plus les tigres de Sibérie.

L'église Ružica. Située dans la cité haute de la forteresse de Belgrade, devant la porte de Zindan. D’après la tradition, la première église portant le même nom aurait été construite en XV^e siècle sous le règne du despote Stefan Lazarević. En 1521, elle aurait été complètement détruite par les Turcs. Remarquez les candélabres fabriqués à partir de balles, c'est pour le moins original !