BEGIJNHOF (BÉGUINAGE)

Prenez le temps de déambuler dans les allées du site et d’apprécier l’instant. C’est magique ! Le béguinage princier Ten Wijngaarde qui signifie « de la vigne » est un havre de paix et de tendresse. Une particularité́ typiquement flamande. Celui-ci, aux façades de maisonnettes blanchies à la chaux et au jardin verdoyant et bizarrement silencieux, fut fondé par Marguerite de Constantinople, comtesse de Flandre, qui fit élever le village d’Ostende au rang de ville en 1245. Les béguinages, principalement localisés dans le Nord de l’Europe, se définissent comme d’authentiques villages dans les villes du Moyen Âge. Le terme de béguinage désignant tantôt une communauté́ autonome de femmes pieuses, tantôt un ensemble de bâtiments intègres, généralement construits autour d’une cour arborée, hébergeant une communauté́ et comprenant non seulement les installations domestiques et monastiques, mais aussi des ateliers utilisés par la communauté́, et une infirmerie. Les béguines, femmes veuves ou célibataires, vivaient une vie monastique, mais sans prononcer de vœux, elles pouvaient donc quitter la communauté si elles le souhaitaient. Elles vivaient de mendicité́ et d’artisanat, de poterie et de la copie des livres. Ces communautés de femmes étaient parfois assez puissantes pour peser dans la vie économique d'une ville.

Dans les débuts du béguinage brugeois, les béguines ne vivaient pas dans des maisonnettes individuelles, mais dans des maisons collectives ; cela changea peu à̀ peu, un clivage social, entre béguines fortunées et déshéritées, s’installant progressivement au XV^e siècle. S’il fut peu visé par les iconoclastes, le béguinage fut évacué en 1582 par le pouvoir calviniste. L’église, qui servit alors d’entrepôt, vit sa toiture détruite par un incendie. Après la restauration catholique intervint une période de floraison au XVII^e siècle : rénovation du bâti, embellissement de l’église réparée, mais aussi changement des statuts, réservant de fait le séjour au béguinage à des dames de la haute société. Des 150 béguines qu’il avait comptées au XV^e siècle, il n’en resta plus qu’une vingtaine au début du XIX^e siècle. Pour remédier à̀ la baisse des effectifs, et s’opposer au délabrement des bâtiments, le curé du béguinage eut l’idée en 1927 d’y attirer des bénédictines françaises et ce sont aujourd’hui encore des sœurs bénédictines qui logent dans plusieurs des maisonnettes. Le béguinage de Bruges, qui passe pour être le plus beau des béguinages de Flandre, comprend un portail d’entrée de style néo-classique datant de 1776, au bout d’un pont de la même époque ; un jardin de peupliers, bordé de maisons de béguines quasiment toutes dans le même style traditionnel, datant du XVII^e siècle pour la plupart, et des siècles ultérieurs pour quelques autres. On compte tout de même quelques rares maisonnettes du XVI^e siècle. L’église Sainte-Élisabeth remonte au milieu du XIII^e siècle mais fut remaniée au XVIII^e siècle.

Toujours occupé par des religieuses bénédictines qui portent encore l’habit du XV^e siècle, mais aussi par de vieilles dames seules, le béguinage séduit à plus d’un titre. Malheureusement, l’une des petites maisons aménagées en Maison de béguine qui permettait de découvrir les conditions de vie des béguines d’autrefois, leurs habitudes, leur quotidien, est pour le moment fermée. Le meilleur moment pour visiter le Béguinage ? Au printemps, quand le jardin intérieur est couvert de jonquilles en fleurs.